On parle beaucoup du Bail réel Solidaire (BRS) à Rennes Métropole. Ce dispositif innovant démocratise l’accession sociale dans le neuf en dissociant le foncier du bâti. Dans le nouveau quartier rennais de Baud-Chardonnet, la résidence Topaze incarne cette démarche avec élégance.
Le quartier Baud Chardonnet, à l’est de Rennes, est loin d’avoir achevé sa métamorphose et les chantiers s’activent toujours sur cette ZAC lancée il y a tout juste 20 ans. Mais de nombreux immeubles sont déjà habités et la vie de quartier est désormais bien réelle. C’est le cas, depuis quelques mois, au sein de la résidence Topaze. Sa façade dorée et son architecture affirmée attirent d’emblée le regard du promeneur. « C’est la valeur de ce quartier que d’accueillir des programmes immobiliers de qualité en proposant des logements en accession sociale », souligne avec fierté Daniel Guillotin, élu du quartier et administrateur de Coop de Construction. Topaze a été réalisé en copromotion par Coop de Construction et Soreim, avec les architectes Anne-Françoise Jumeau Architectes/ AFJA/Périphériques. Il présente la particularité d’abriter 27 logements en Bail réel solidaire (BRS) sur les 71 que compte la résidence, répartie en quatre bâtiments.
Lutter contre la spéculation
Pour Nathalie Appéré, Maire de Rennes et Présidente de Rennes Métropole, « cette opération est exemplaire du modèle urbain rennais ». Avec, au cœur du projet, ce fameux BRS dont la capitale bretonne entend faire un outil majeur pour lutter contre la spéculation et la hausse de prix. Il permet en effet à des ménages à revenus modestes ou moyens d’accéder à la propriété à des conditions financières attractives, grâce à une dissociation du bâti et du foncier, ce dernier restant la propriété de la collectivité via un Organisme foncier solidaire (OFS).
Coop de Construction s’est rapidement emparé de ce dispositif qui correspond parfaitement à ses valeurs. D’autant que désormais, avec le lancement d’un dispositif BRS élargi, 90% des ménages de la métropole rennaise sont éligibles à ce mécanisme qui permet de « devenir propriétaire pour le prix d’un loyer », selon la formule de Nathalie Appéré. C’est le cas de Jildaz Moisan et de sa compagne Julie Granger, qui occupent depuis quelques mois l’une des quatre maisons de ville de Topaze. Avec ses 104m2 sur deux niveaux, elle offre une vue dégagée sur le parc Marie-Claude Vaillant-Couturier, en cours d’aménagement.
Le foncier, un bien commun
Anciens locataires d’un appartement ancien dans le quartier de la Bellangerais, ces jeunes parents apprécient le confort d’un logement neuf et bien conçu. Et le fait ne de pas faire de plus-value à la revente – c’est le principe du BRS- ne semble pas choquer Jildaz et Julie, qui considèrent au contraire que le foncier est un bien commun à préserver.
Comme les trois quarts de leurs voisins, ces nouveaux propriétaires travaillent tous les deux sur Rennes Métropole, lui comme assistant de vie scolaire et elle comme enseignante. Ils apprécient d’habiter non loin de leur lieu de travail, dans un cadre verdoyant et bien connecté grâce au réseau de bus. « Ces programmes en BRS prouvent qu’il est encore possible de se loger à Rennes dans le neuf, même avec des revenus moyens », souligne Daniel Guillotin.
À Baud-Chardonnet, 153 logements en BRS ont déjà été livrés, sur les 226 prévus. Et à l’avenir, 650 autres sont programmés dans la ZAC. De quoi renforcer encore la mixité sociale dans ce nouveau morceau de ville, sans sacrifier à l’audace architecturale, comme l’illustre bien la résidence Topaze.
Rédigé par Xavier DEBONTRIDE
