Nouvel habitant au sein du programme participatif Le Fil Hémon, à Rennes, Léo Besnard est également administrateur de Coop de Construction. Il revient ici sur son parcours et explique les raisons de cet engagement.
Léo Besnard et son épouse s’intéressent depuis longtemps aux démarches d’habitat participatif. « Nous avons débuté nos recherches en 2005 ou 2006. À cette époque, nous avions même intégré un groupe qui s’entendait bien, mais ce premier projet a achoppé sur le choix de la localisation du programme et son calendrier », explique ce retraité de l’administration municipale, très actif dans de nombreuses associations. Suite à ce projet inachevé, le couple qui venait de vendre sa longère familiale à Mordelles, achète un appartement dans le centre du Rheu. Mais l’idée d’« habiter autrement » ne les a pas quittés pour autant. En 2017, les Besnard se rapprochent de l’association Parasol, et organisent une réunion publique avec le soutien de la mairie pour tenter de lancer un projet sur leur commune. Les discussions démarrent doucement, avec trois ou quatre foyers potentiellement intéressés.
Mais en 2019, Léo Besnard entend parler du programme Le Fil Hémon, porté par Coop de Construction. Celui-ci a connu quelques vicissitudes, et certains membres de la première heure ont finalement préférer quitter l’aventure. C’est ainsi qu’un appartement se libère. Une occasion unique de concrétiser leur rêve. « Je ne connaissais personne lors de la première réunion, lorsque nous nous sommes présentés pour être candidats à intégrer le projet », se souvient Léo Besnard. Personne ? En réalité, pas tout à fait. Car rapidement, le couple découvre que « sur les quinze foyers constituant le groupe, il y en avait 6 ou 7 avec lesquels nous avions des liens, associatifs ou autres ». Un début encourageant qui a facilité la greffe au sein d’une équipe constituée de longue date.
Pas une copro ordinaire
C’est ainsi que les Besnard acquièrent un appartement de 71 m2 au 1er étage de la résidence. Les clés ont été remises le 27 janvier, et l’emménagement est en cours.
« Nous sommes dans une copropriété classique, mais nous ne sommes pas une copro ordinaire ! », sourit le nouveau propriétaire. Les quinze foyers du Fil Hémon ont décidé de se réunir très régulièrement, au sein d’assemblées plénières mensuelles, où les décisions sont prises selon la règle du consensus. Pour l’heure, un syndic a été désigné pour un an, le temps de roder cette gouvernance particulière. Autre originalité : la création d’une caisse de solidarité, à laquelle chacun cotise, entre 10 et 30 euros chaque mois. De quoi, demain, aider celles et ceux qui auraient des difficultés à faire face à des travaux, par exemple.
Réunions passionnantes
De fil en aiguille, Léo Besnard a accepté la proposition que lui a faite le président de Coop de Construction, Olaf Malgras, de rejoindre le conseil d’administration au sein du collège « bénéficiaires ». « Ce collège s’adresse aux membres d’un projet conduit par Coop, jusqu’à ce qu’on devienne effectivement propriétaire », explique l’intéressé, qui a déjà suivi « deux réunions passionnantes ». Cette instance lui a en effet permis de se familiariser avec le fonctionnement de l’entreprise, de suivre les appels d’offres lancés par les collectivités, les projets du promoteur, la vie parfois compliquée des montages d’opérations… Sans oublier les partenaires institutionnels de Coop de Construction, comme le conseil départemental ou Néotoa, qui contribuent à la stratégie du promoteur, dans une logique de co-construction.
On l’aura compris, Léo Besnard se passionne pour la fabrication de la ville et ses acteurs. Il est convaincu que les démarches d’habitat participatif offrent un vrai plus à celles et ceux qui s’y engagent. Même si, comme dans toute aventure humaine, il faut composer avec les tempéraments et les aspirations de chacun. À cet égard, l’aventure du Fil Hémon n’est pas un long fleuve tranquille, mais tous ses participants se projettent dans leur nouvelle vie avec enthousiasme. Et guettent les premières pousses du jardin partagé, qui accueille désormais une douzaine d’arbres. Parmi eux, une large variété de fruitiers dont les récoltes seront partagées le moment venu. Une bonne manière de créer du lien, entre deux pots de confiture !