Promoteur coopératif, Coop de construction s’appuie sur ses salariés et ses administrateurs bénévoles pour définir la stratégie de l’entreprise. Rencontre avec l’un des piliers du conseil d’administration, Jean Lemesle. Pour ce vétéran de la vie associative rennaise, l’intérêt de cette mission se renouvelle sans cesse, au gré des innovations et des attentes des habitants.
Jean Lemesle a fait ses comptes : depuis son entrée au conseil d’administration de Coop de Construction, en 2002, 2000 logements ont été livrés à Rennes ou dans les communes avoisinantes par le promoteur coopératif. « C’est très gratifiant de se dire que l’on contribue ainsi à faire vivre notre projet : proposer un habitat de qualité, notamment pour les publics les moins favorisés », souligne cet octogénaire dynamique, qui ne fait vraiment pas son âge, toujours à l’affut des nouvelles manières de vivre la ville.
Pilier de la vie associative rennaise – il a notamment dirigé l’Apras durant de longues années – Jean Lemesle incarne bien cette singularité de Coop de Construction : loin des images stéréotypées des conseils d’administration compassés, où l’entre-soi règne en maître, celui-ci joue la carte de la diversité. « La somme des différences des administrateurs fait la force de ce conseil », note d’emblée Vincent Kersuzan, le nouveau directeur de Coop de Construction. On y croise en effet des personnalités engagées sur le territoire, des représentants des collectivités (département d’Ille-et-Vilaine), le bailleur social Neotoa, partenaire de Coop de Construction… Au total, une quinzaine d’administrateurs animés par le même souci du logement et du territoire.
Qualité du projet social
S’il n’est pas à proprement parler un spécialiste de la promotion immobilière, Jean Lemesle s’est toujours passionné pour la fabrication de la ville et la dimension sociale de l’habitat. « J’ai été intéressé d’emblée par la qualité du projet social de Coop de Construction, ainsi qu’au fait que les équipes soient très sensibles à l’innovation dans les politiques de construction ou les usages », rappelle-t-il, citant spontanément le programme Salvatierra en 2005, ou la création des associations d’acquéreurs qui permettent de créer du lien entre les habitants. Cette dimension de proximité et d’écoute lui parle, évidemment. Tout comme la manière dont Coop de Construction a fait évoluer son modèle au fil des ans, avec la transformation en Scic en 2015. « Ce fut un moment difficile. En tant qu’administrateurs, nous avions peur de perdre notre identité en faisant entrer de nouveaux partenaires », reconnaît Jean Lemesle. Aujourd’hui, ces craintes sont dissipées : le rapprochement avec Neotoa a permis de jouer la complémentarité entre les équipes, dans le respect des savoir-faire de chacun.
Construire en coproduction
Avec l’inauguration du Quadri, dans quelques semaines, c’est aussi un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Coop de Construction qui a ainsi démontré sa capacité à produire un immeuble de bureaux en cohérence avec ses valeurs d’engagement dans l’économie sociale et solidaire.
« Le nouveau défi, à présent, c’est la construction en coproduction, autour de projets liés à l’habitat participatif, mais aussi à l’accueil des seniors », explique-t-il. Le nombre de personnes de plus de 85 ans devrait pratiquement doubler d’ici à 2030 sur le territoire, selon les dernières projections démographiques. D’où l’idée de développer des unités de vie implantées dans les centres-bourgs, contribuant ainsi au renouvellement urbain.
On le voit, les sujets ne manquent pas pour les administrateurs de Coop de Construction, qui réfléchissent ensemble aux évolutions de la société et à leurs conséquences pour l’activité de l’entreprise, en lien étroit avec la direction et les salariés. « L’intérêt de cette fonction, pour moi, c’est qu’elle permet la rencontre d’hommes et de femmes avec des échanges très enrichissants, où chacun s’écoute et apprend de l’autre ». Bien loin, en effet, d’un conseil d’administration qui ne serait qu’une simple chambre d’enregistrement de décisions prises ailleurs.