Rencontre avec Julie de Legge, architecte, cofondatrice et associée de l’Atelier L2, à Rennes
Julie de Legge a fondé l’agence d’architecture rennaise Atelier L2 avec son associé Pierre Lelièvre en 2013. Forte de 18 collaborateurs et collaboratrices, Atelier L2 défend une approche fondée sur les usages des habitants.
Atelier L2 réalise plusieurs programmes avec Coop de Construction. Quel regard portez-vous sur ce maitre d’ouvrage ?
Coop de Construction, c’est un partenaire auquel on tient ! À l’agence, nous partageons leurs valeurs et nous nous reconnaissons dans leurs engagements, écologiques et sociaux, notamment. En tant qu’architectes, nous exerçons un métier d’intérêt public, il ne faut jamais l’oublier ! C’est important de voir quels usages découlent des prescriptions de nos maitres d’ouvrage. J’apprécie, avec Coop, de pouvoir aller plus loin sur le logement. Ils disposent d’une solide équipe technique avec laquelle nous échangeons régulièrement sur la qualité des logements, par exemple.
Le positionnement de Coop de Construction sur le logement abordable correspond aussi à votre approche architecturale ?
Oui, nous recherchons ensemble la meilleure solution pour le projet, nous sommes des assembleurs sous contraintes. Il se trouve que chez Atelier L2, nous travaillons, par choix, avec de nombreux bailleurs sociaux et des coopératives, qui ne considèrent pas le logement comme un « produit ». Nous sommes là pour les habitants.
Vous évoquiez vos engagements écologiques. Comment se traduisent-ils concrètement dans vos programmes ? Le fait de pouvoir travailler avec une maîtrise d’ouvrage qui y croit, comme nous, c’est important, au moment des choix de matériaux, de solutions techniques en matière d’énergies, de déplacements…Pour le futur programme de la rue Appert, à Noyal-Chatillon, nous proposons une initiative architecturale pour favoriser l’insertion de ces logements en BRS dans le tissu pavillonnaire voisin, en mettant du bois en façade, en travaillant à l’échelle domestique. Il faut agir en souci du « déjà-là », ne pas créer par notre intervention un amoindrissement du paysage existant, par exemple.
Vous parliez des contraintes, à l’instant. Elles sont si nombreuses ?
Il y en a toujours, oui ! Elles peuvent aussi être d’ordre topographique. À Vern sur Seiche, par exemple, nous intervenons sur une parcelle d’angle. Nous avons souhaité transformer cette contrainte potentielle en atout, en créant un patio sur dalle, avec des espaces partagés. L’idée, là encore, c’est de créer du lien entre les habitants. Il y a aussi les normes de construction bas-carbone qui s’imposent dans les nouveaux projets : nous avons choisi d’en profiter pour penser et construire autrement, avec des matériaux bio-sourcés. Il faut trouver en permanence le juste équilibre entre le possible et le souhaitable, c’est passionnant !
C’est une manière différente de faire votre métier ?
Je ne sais pas, mais cela nous oblige à bannir les automatismes, et c’est plaisant pour nous, architectes, car chaque projet est unique. Coop de Construction partage cette conviction : construire du logement, ce n’est pas seulement élever 4 murs et un toit, mais bien proposer un parcours pour l’habitant, des espaces communs à vivre… Nous cherchons en permanence à nous mettre au service du projet du maitre d’ouvrage, avec lequel nous formons une véritable équipe.
L’atelier L2 signe aussi le futur immeuble de bureaux du Blosne, Pluriels. C’est un projet marquant ?
Ce projet Pluriels est effectivement représentatif de ce que nous pouvons réaliser avec Coop de Construction : le maitre d’ouvrage nous a suivi sur une construction bois-paille, qui envisage d’emblée la réversibilité possible des usages, pour une future transformation en logements. C’est une belle marque de confiance. Nous lançons actuellement les appels d’offres pour ce programme qui va marquer le renouveau du quartier dans les prochaines années.
Propos recueillis par Xavier Debontride
